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L’évolution du secteur avicole a permis d’atteindre l’autosuffisance et de dégager selon les années des excédents. Egalement, une étape importante a été réalisée en matière de conduite des élevages, de contrôle des maladies aviaires et d’organisation de la profession.

Suite aux difficultés rencontrées au cours des trois dernières années, une étude récente menée par le GIPAC a permis de poser un diagnostic sur l’état actuel du secteur, au vu duquel une stratégie de développement du secteur avicole a été proposée.
Les propositions émises par cette stratégie reposent essentiellement sur la programmation, les interventions de régulation du GIPAC, l’amélioration de la qualité, la préservation de l’environnement, et l’encadrement de la profession.

1- Propositions relatives à la programmation des productions :

Afin d’éviter les désaccords au sein de la CCPA, il a été proposé de :

  • Instaurer une programmation souple en concordance avec les besoins et des niveaux de consommation réels et en dégageant un surplus gérable
  • Doter les nouveaux projets de quotas de reproducteurs selon leurs efficiences
  • Déterminer des coûts de revient et les prix de références pour les interventions du GIPAC dans la régulation.

2- Propositions relatives aux interventions de régulation du GIPAC :

Les actions de régulation menée par le GIPAC ont montré leur efficacité, et constituent pour éleveurs une assurance morale et financière. Afin de surmonter les problèmes rencontrés, et d’apporter plus d’efficience à cette activité, les mesures suivantes ont été émises :

  • Doter le GIPAC de moyens financiers aux moments opportuns
  • Permettre au GIPAC d’améliorer la qualité des stocks des stocks régulateurs en lui accordant les surcoûts nécessaires à cette amélioration.
  • Réviser les frais des interventions octroyer aux participants afin de les inciter et de les encourager notamment pour les intervention en sous traitance.

3- Propositions relatives à l’amélioration de la qualité :

L’évolution de la notion de qualité des produits, est tributaire des exigences du consommateur. Un effort de sensibilisation doit être pris pour familiariser le consommateur à cette évolution inéluctable. En effet les accords de partenariat avec l’Union Européenne de basés sur le libre échange des produits agricoles nécessitent l’amélioration de la qualité et de la compétitivité des produits.

Un plan d’action visant cette notion de l’amélioration de la qualité a été entrepris avec la participation des parties concernées. Il repose sur le renforcement du contrôle sanitaire, et la commercialisation de produits normalisés.

3-1- Renforcement du contrôle sanitaire

Le renforcement du contrôle sanitaire est primordial par le contrôle officiel hygiénique et sanitaire (C.O.H.S.) au niveau des élevages notamment des reproducteurs, par l’affectation systématique de vétérinaires inspecteurs et de préposés sanitaires au niveau des abattoirs industriels. De même, il y a lieu de renforcer le réseau actuel de laboratoires, et d’assurer une meilleure coordination des intervenants dans le contrôle sanitaire des produits avicoles (et carnés d’une façon générale) au niveau des points de vente.

3-2- Normalisation des produits commercialisés

Pour le secteur des viandes avicoles, et en l’absence à l’heure actuelle de normes, la normalisation des produits à base de viande de volaille doit comporter des normes de salubrité (normes bactériologiques et organoleptiques) et des normes de fabrication et de classification (normes de découpe, de transformation des produits, de conditionnement et d’emballage).Toutes ces normes devront être homologuées par l’Institut National de la Normalisation et de la Propriété Industrielle (INNORPI) en tenant compte des autres normes déjà enregistrées ou homologuées par l’INNORPI.

Pour le secteur de l’œuf de consommation, il nécessaire d’homologuer la norme INNORPI CT 92 déjà enregistrée relative à la classification des œufs de consommation

  Dans ce contexte de l’amélioration de la qualité, et parallèlement à ce plan d’action, le GIPAC et les autres groupements interprofessionnels en collaboration avec l’Agence de Promotion des Investissements Agricole (A.P.I.A.), ont participé au projet de renforcement des services d’appui à l’agriculture cofinancé par la Banque Mondiale. Ce projet comporte une composante amélioration de la qualité des produits agricoles et la promotion de la commercialisation et de l’exportation.
Les acquis GIPAC, à travers ce projet se résument comme suit :

  • Création de la cellule qualité du GIPAC
  • Elaboration de documents techniques en relation avec la qualité et l’exportation :
  • Réalisation d’un inventaire des expériences labels dans la filière poulet de chair.
  • Rédaction d’une stratégie d’amélioration de la qualité et de la compétitivité des produits avicoles tunisiens.
  • Réalisation d’un guide qualité dans le secteur avicole.
  • Réédition du guide d’élevage du poulet de chair.
  • Rédaction des termes de références des études suivantes :
    • L'élaboration d'un modèle d'estimation de la consommation des produits avicoles en Tunisie : cette étude a permis au GIPAC de mettre en place un modèle économétrique d'estimation de la consommation des produits avicoles qui, après sa vérification et son test, a été informatisé sous forme de logiciel. Le GIPAC dispose aujourd’hui d’un outil scientifique de prévision de la consommation des produits avicoles.
    • Etude du marché intérieur du poulet congelé : cette étude a permis au GIPAC de percevoir l’importance éventuelle d’un marché de viande de volailles congelées sur le marché tunisien (consommation des ménages et restauration hors foyer) et de préconiser les actions à entreprendre pour le développement de ce segment (réglementation, investissements, promotion, stratégie commerciale).
    • Une étude est en cours avec le centre technique de l’emballage (PACKTEC) pour la mise en place d’un système d’identification et de traçabilité des stocks de régulation. Cette action va permettre d’initier les professionnels à la mise en place de systèmes d’identification et de traçabilité et surtout préparer à l’avance un produit exportable, étant donné qu’à plusieurs reprises le GIPAC a été sollicité pour des marchés d’exportation de poulet, mais n’a pu répondre aux exigences d’emballage d’usage dans les marchés internationaux.

4- Propositions relatives à la préservation de l’environnement :

Le secteur avicole est considéré comme un secteur polluant avec 720 000 Tonnes de déchets par an. C’est ainsi que l’étude d’impact sur l’environnement figure parmi les documents exigés pour toutes nouvelles réalisations de projets avicoles. Cette étude d’impact sur l’environnement constitue un outil capital de prévention des nuisances.

Seulement, la législation actuelle n’autorise pas le recours à des procédés comme l’incinération, l’épandage. Seuls sont autorisés l’enfouissement sous certaines conditions, le compostage et la méthanisation.
Afin de parvenir à une conciliation entre l’environnement et l’aviculture, les recommandations suivantes ont été proposées :

  • L’autorisation de l’incinération avec recyclage des fumées (chambre de combustion)  
  • L’autorisation de l’épandage contrôlé avec proposition de normes des quantités autorisées selon la superficie réservée à l’épandage 
  • Développement et généralisation du procédé du compostage par l’utilisation de toutes sortes de déchets (déchets d’élevage, d’abattoirs, d’huileries…).

5- Propositions relatives à l’encadrement de la profession :

Dans le cadre de l’organisation et de l’encadrement de la profession, le GIPAC n’a cesser de promouvoir et d’encourager le regroupement des petits et moyens éleveurs de poulet de chair et de pondeuses au sein de structures professionnelles. Ces structures, et conformément à la loi N° 94-2005 du 18 octobre 2005, sont devenues des Sociétés Mutuelles de Services. Elles regroupent près de 561 éleveurs de poulet de chair et 91 éleveurs de pondeuses représentant respectivement 26 % et 36 ,5 % du nombre d’éleveurs adhérents au GIPAC. Les perspectives du Onzième Plan qui s’étale de 2007 à 2011, prévoient un objectif de regrouper une proportion de 50 % des éleveurs au sein de ces organisations professionnelles.

Pour atteindre cet objectif ambitieux, il y a lieu de :

  • Inciter les régions dépourvues de  ces structures professionnelles à la création de Sociétés  Mutuelles de Services conformément à la réglementation en vigueur
  • Doter ces sociétés de moyens humains compétents et de moyens matériels par le biais de crédits bancaires

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